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Mobiliser la jeunesse autochtone pour une transition énergétique juste

Danielle Kehler est une Crie des plaines de la Première Nation de Kawacatoose, sur le territoire du Traité n°4. Actuellement en quatrième année d’études en gestion des affaires à l’Edwards School of Business de l’Université de la Saskatchewan, elle est également une artiste qui explore la résilience des Autochtones qui se remettent des traumatismes intergénérationnels. Elle est en outre la première membre des Premières Nations à participer à l’expédition en Antarctique de la fondation 2041 ClimateForce, et elle est vice-présidente des relations avec les délégués pour le Sommet SevenGen des jeunes Autochtones sur l’énergie 2022.

Mais elle ne fait rien de tout ça pour elle. Elle le fait pour motiver et mobiliser la prochaine génération de jeunes Autochtones. En encourageant un mélange des connaissances environnementales traditionnelles autochtones et de la science occidentale, Danielle Kehler pense que les jeunes Autochtones peuvent diriger les communautés vers une transition énergétique juste qui protégera la Terre pour les générations à venir. Nous nous sommes récemment entretenus avec elle pour en savoir plus sur le rôle des jeunes Autochtones dans le domaine de l’énergie propre et sur l’importance de la représentation dans tous les secteurs imaginables.

Quel rôle voyez-vous pour les jeunes Autochtones dans le domaine de l’énergie propre?

Diriger. Honnêtement, je pense que nous allons guider tout le monde vers une transition juste. Je pense que les connaissances écologiques traditionnelles sont essentielles à la préservation de la Terre mère. Je veux fusionner ces connaissances avec la science occidentale pour créer ensemble des solutions durables. Il s’agit d’une approche inclusive qui se concentre sur la connaissance de la façon dont la terre, l’eau, la biodiversité et les écosystèmes sont interreliés et comment nous bénéficions de leur interaction. Nous savons que l’énergie propre est la voie à suivre pour nous assurer que nous faisons de notre mieux pour prendre soin de la Terre mère et les uns des autres.

Avez-vous un exemple de solution durable?

J’ai récemment travaillé dans le cadre d’un projet pétrolier et gazier qui a intégré les connaissances écologiques traditionnelles ancestrales dans sa pratique pour étudier l’effet des sites de forage et d’exploitation minière sur les eaux environnantes. La science occidentale prélèverait un échantillon d’eau, formulerait une hypothèse, et ce serait tout. Grâce aux connaissances écologiques traditionnelles, un aîné vous dirait d’observer la biodiversité environnante, les animaux et les plantes qui poussent dans la terre, et même de regarder la vésicule biliaire d’un castor, car cela vous en dirait plus qu’un échantillon d’eau en temps réel.

Voilà la différence entre les connaissances écologiques traditionnelles et la science occidentale. En les fusionnant et en travaillant les uns avec les autres, nous pouvons créer des solutions durables en temps réel.

Je veux fusionner ces connaissances avec la science occidentale pour créer ensemble des solutions durables.

À quel niveau ces solutions pourraient-elles être mises en œuvre? Sont-elles locales ou nationales?

Je vois qu’elles sont mises en œuvre dans le monde entier. Tout ce que nous avons à partager est essentiel à la préservation de la Terre mère. Nous créons des solutions qui peuvent être mises en œuvre à tous les niveaux. Par l’entremise de SevenGen et du Conseil des jeunes Autochtones dont je fais partie, nous essayons d’intégrer nos modes de connaissance dans différents secteurs – commerce, éducation, affaires, industrie, politique gouvernementale.

Nous voyons la nécessité de mobiliser le monde pour que les gens travaillent les uns avec les autres afin de créer des solutions qui fonctionneront réellement.

Je sais que nous devons réparer les relations brisées et aller de l'avant ensemble. c'est la seule façon d'apporter des changements dans les entreprises et les gouvernements.

Voyez-vous un aspect de réconciliation dans ce que vous faites?

Oui. J’aime socialiser. Je mets les gens en relation. C’est aussi ce que nous essayons de faire avec SevenGen. Je sais que nous devons réparer les relations brisées et aller de l’avant ensemble. C’est la seule façon d’apporter des changements dans les entreprises et les gouvernements.

Deux termes du site Web de SevenGen ont retenu l’attention. Pour un non-autochtone, comment expliqueriez-vous le terme « énergie communautaire »?

Je n’aime pas le terme de réseau, car dans le milieu d’où nous venons, c’est notre sens de la communauté qui nous unit. La communauté est importante pour chaque Autochtone. Quand nous parlons de parenté, nous parlons aussi bien des Autochtones que des non-Autochtones. Nous essayons d’étendre notre « énergie communautaire ».

Lorsque je suis partie en expédition, j’ai dit aux gens que j’étais là pour développer ma propre « énergie communautaire ». Ce n’était pas une question de réseautage. Il s’agissait de créer un sentiment de communauté. C’est exactement ce que fait SevenGen, aussi. Nous développons notre « énergie communautaire ». Il peut aussi y avoir des changements dans notre communauté. Notre « énergie communautaire » nous relie au territoire et à la Terre mère.

Comment définiriez-vous l’idéologie de la terre?

Il s’agit essentiellement d’un terme inclusif qui signifie la préservation des connaissances écologiques traditionnelles et des connaissances de la terre de nos ancêtres. Nous venons de différentes Nations ayant des connaissances et des histoires différentes. La biodiversité, les animaux, tout est interrelié.

Je ne vois jamais rien de linéaire. Tout est un cercle pour moi, et il y a des enseignements sacrés autour d’un cercle qui sont intégrés dans l’idéologie.

Que voulez-vous que les délégués à la conférence SevenGen retiennent? Quel serait votre scénario idéal?

Que la conférence change complètement leur vie. J’ai participé à la première conférence en tant qu’artiste. Je n’étais pas dans les affaires. Je n’allais pas à l’école. Mais j’avais le sentiment irrépressible que je devais protéger la Terre mère par les traditions qui m’avaient été léguées par ma grand-mère, mais je ne savais pas de quelle manière. Je me suis jointe par la suite à SevenGen et ça m’a complètement ébahie.

Je me souviens avoir pensé « Je n’ai rien à faire ici, je suis une artiste. Il y a ici des ingénieurs, des scientifiques et des personnes qui travaillent dans le domaine du climat ». Mais par la suite, mon ami James, qui fait partie du comité d’organisation, a dit : « Nous avons besoin de guerriers, en première ligne, dans le commerce, les affaires, l’industrie, partout ». Et j’ai pensé, « Oh, j’ai ma place ici ». À partir de ce moment-là, ça a fait boule de neige et les occasions n’ont cessé de se présenter. Maintenant, je siège au Conseil de SevenGen.

Je sais que lorsque les jeunes arriveront, ils seront ébahis – même s’ils sont déjà actifs. Ils rentreront par la suite chez eux et lanceront des initiatives. Nous voulons donner aux jeunes la capacité de le faire. Je sais que les jeunes qui viennent repartiront inspirés. Notre « énergie communautaire » continuera d’évoluer.

Rien de ce que je fais n'est pour moi ... C'est strictement pour les sept prochaines générations et au-delà.

Quelle est l’importance de cette conférence pour vous personnellement?

C’est très important. Rien de ce que je fais n’est pour moi. Ce n’est pas pour la gloire ou pour faire connaître mon nom. C’est stricement pour les sept prochaines générations et au-delà. Il est très important de mobiliser les jeunes Autochtones, car il y a tellement de barrières et nous devons occuper le même espace sans hésitation, partager nos connaissances et évoluer ensemble. Cette conférence est la chose la plus importante pour moi. Elle me passionne.

Dans quelle mesure ce que vous avez vécu dans le cadre de SevenGen a-t-il influé sur votre art?

Tout est interrelié. J’ai une vision et des rêves et ceux-ci deviennent mes peintures. Beaucoup de mes rêves ont commencé lorsque j’ai commencé à travailler avec SevenGen. J’ai eu une autre vision à mon retour de l’expédition et je vais maintenant faire une exposition à l’échelle du Canada sur mon expérience et mon voyage en tant que femme autochtone. Maise l’exposition ne portera pas seulement sur mon parcours. Il s’agit de l’histoire des femmes autochtones au Canada.

Je fais cela comme un nouveau programme au sien de SevenGen. Je vais le créer et le laisser ensuite à la prochaine génération. Tout tournera autour des modes de connaissance autochtones, des connaissances écologiques traditionnelles, de la crise climatique et des solutions durables.

Je m'engage à créer un espace pour que les jeunes Autochtones soient entendus, vus et inclus, en particulier dans les espaces que nous n'avons jamais occupés auparavant. La représentation des Autochtones est tout pour moi.

Quelle est l’importance de la représentation autochtone pour vous personnellement?

Je m’engage à créer un espace pour que les jeunes Autochtones soient entendus, vus et inclus, en particulier dans les espaces que nous n’avons jamais occupés auparavant. La représentation des Autochtones est tout pour moi. C’est la chose la plus difficile que j’ai eu à vivre dans mon parcours jusqu’à présent et je sais que c’est le cas pour la plupart des Autochtones.

Nous avons besoin d’une représentation dans chaque secteur. Voilà pourquoi je fais ce travail. Ce n’est pas pour moi. Il s’agit d’éliminer les obstacles et les cycles des traumatismes intergénérationnels dont les jeunes Autochtones doivent se remettre. J’essaie constamment de trouver des façons d’éliminer les obstacles pour que les jeunes Autochtones puissent conquérir ces espaces et faire le travail. Nos jeunes sont nos futurs dirigeants. Nous devons les mobiliser et les préparer au monde réel. Je veux qu’ils contribuent à la recherche de solutions dans tous les domaines.

Tout le monde à SevenGen veut accomplir cela. Nous avons des origines différentes. Nous sommes enseignants, travailleurs sociaux, ingénieurs – mais nous travaillons tous ensemble pour intégrer nos idées et nos idéologies dans ces différents secteurs afin de pouvoir mobiliser les jeunes. C’est ce à quoi je travaille. Je ne leur dis pas que le ciel est la limite, parce que ce n’est qu’un autre obstacle. Je leur dis de viser les étoiles.

Bourses disponibles!

Le Consulat général du Canada à New York offrira des bourses pour participer au Sommet SevenGen des jeunes Autochtones sur l’énergie 2022, qui se tiendra à Saskatoon, en Saskatchewan, du 8 au 11 septembre 2022. Les bourses couvriront tous les frais de conférence, les déplacements, l’hébergement et les repas pendant la conférence. Elles sont destinées aux personnes âgées de 18 à 30 ans qui s’indentifient comme membres d’une communauté autochtone et qui résident actuellement à New York, au New Jersey, au Connecticut, au Delaware ou en Pennsylvanie. La date limite de présentation des demandes est le 15 juin 2022. Présentez une demande dès maintenant!

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