Le 7 mars, le Consulat général du Canada à New York a organisé en partenariat avec l’Economic Club de New York et le Consulat général de France à New York le Forum des femmes d’affaires 2022. Cette conférence annuelle, qui en est maintenant à sa cinquième année, réunit des dirigeants d’entreprise du Canada, des États-Unis et de la France pour discuter des possibilités de faire progresser l’égalité entre les genres en milieu de travail pour les femmes. Adoptant une analyse de l’intersectionnalité, le forum de cette année portait sur l’incidence de la pandémie de COVID-19, les possibilités de reprise économique accordant une plus grande place aux femmes et l’avenir du travail pour les femmes.
La journée a commencé par une table ronde avec les décideurs, à laquelle ont participé la déléguée commerciale en chef du Canada, Sara Wilshaw, la ministre française de l’Égalité des genres, Élisabeth Moreno, et la sous-secrétaire adjointe des Affaires internationales du Département du travail des États-Unis, Thea Lee. Soulignant le plan de relance féministe du Canada, Mme Wilshaw a déclaré : « nous savons que nous devons en faire plus pour aider les communautés marginalisées à devenir plus résilientes sur le plan économique avant de pouvoir fair face aux futures crises, en particulier les femmes, les parents qui travaillent, les communautés de couleur, les immigrants et les personnes handicpées ». Mme Wilshaw a profité de l’occasion pour parler des initiatives du gouvernement du Canada visant à appuyer les femmes dans l’ensemble de l’économie, dont un investissement de 30 milliards de dollars dans des services de garde d’enfants abordables et dans l’apprentissage des jeunes enfants, et de 150 millions de dollars dans des programmes visant à réduire les obstacles auxquels sont confrontées les femmes entrepreneurs. Mme Moreno a souligné les mesures prises par la France pour lutter contre l’augmentation de la violence fondée sur le sexe pendant la pandémie, alors que Mme Lee a discuté du rôle du secteur privé dans l’amélioration des conditions de travail des femmes à l’échelle internationale.
Plus tard au cours de la journée, la fondatrice du Plan Marshall pour les mamans (Marshall plan for moms), Reshma Saujani, a animé une séance visant à comprendre la façon dont la pandémie a eu une incidence sur les femmes ayant des identités croisées. Dawn Desjardins, économiste en chef adjointe de la Banque Royale du Canada, a déclaré que le Canada a fait un « grand pas » vers la reprise, depuis que la participation des femmes à la population active a atteint le niveau le plus bas en 30 ans après le début de la pandémie. Toutefois, Mme Desjardins a déclaré qu’il reste beaucoup à faire pour aider les mères et les femmes de plus de 55 ans à retourner sur le marché du travail, cernant les programmes de formation et de recyclage professionnels comme option pour aider les femmes au travail à devenir plus concurrentielles. Le groupe comprenait également la présidente de l’Union internationale des employés des services, Mary Kay Henry, et le président de Task force ville durable, Gérard Wolf, de MEDEF. Mme Henry a qualifié la Grande démission aux États-Unis de « soulèvement historique des travailleurs dirigé par des femmes de tous les secteurs qui demandaient qu’on les respecte, qu’on les protège et qu’on les paye ». Elle a déclaré qu’elle espérait que les travailleurs tireraient parti de la négociation collective et du pouvoir des syndicats pour lutter pour la mise en place de politiques de transformation visant à créer une économie plus inclusive, en particulier pour les femmes de couleur. M. Wolf a insisté sur le fait que la pandémie avait augmenté la responsabilité des soins pour les femmes partout dans le monde, mais il se dit optimiste concernant l’essor de nouvelles dirigeantes politiques.
Pour conclure le forum, la consule générale du Canada à New York, Khawar Nasim, a présenté la table ronde du PDG sur le leadership, avec la participation de Rania Llewellyn, PDG et présidente de la Banque Laurentienne; Janice Ellig, PDG du Ellig Group; et Dominique Senequier, fondatrice et présidente d’Ardian. Les trois cadres ont partagé leurs expériences en tant que dirigeantes d’entreprises dans des secteurs dominés par les hommes et ont discuté de la façon dont la pandémie avait façonné leur approche en matière de diversité, d’équité et d’inclusion. En ce qui concerne l’avenir du travail, MMe Llewellyn s’est rappelé que le nouveau et premier modèle « de télétravail » de la Banque Laurentienne a été conçu en tenant compte de son expérience de gestion d’une banque à partir de sa table de cuisine. MmeLlewellyn a encouragé d’autres dirigeants d’entreprise à réfléchir à la façon de communiquer clairement les attentes liées au travail hybride afin d’établir des règles du jeu équitables pour les hommes et les femmes.
Animée par la présidente émérite du Economic Club de New York, Marie-Josée Kravis, la conférence comprenait également deux causeries au coin du feu avec des conférencières d’honneur, Falguni Nayar, PDG de Nykaa.com et Ruth Porat, DPFd’Alphabet. Mme Nayar a discuté de la façon dont la technologie et les changements climatiques modifient l’avenir de l’industrie des soins de beauté partout dans le monde, alors que Mme Porat a souligné la nécessité de mettre en place davantage de programmes d’acquisition de compétences numériques afin de diversifier le bassin de travailleurs et de dirigeants du secteur de la technologie.
